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Webb lancé et arrivé sain et sauf au point L2

Sur cette photo, on voit le télescope spatial James Webb, qui vient tout juste de se séparer de la fusée Ariane 5, et qui vole de ses propres ailes pour la première fois. (Crédit: ESA)
Sur cette photo, on voit le télescope spatial James Webb, qui vient tout juste de se séparer de la fusée Ariane 5, et qui vole de ses propres ailes pour la première fois. (Crédit: ESA)

Après des décennies de travail, de développement et de tests, le télescope spatial James Webb a finalement été lancé dans l’espace à bord d’une fusée Ariane 5 le matin de Noël, le 25 décembre 2021 à 7h20 (heure de l’Est). Depuis ce moment magique, l’équipe internationale du télescope Webb a célébré le succès de plusieurs jalons de la mission.

 

Un lancement le jour de Noël

En raison de problèmes techniques mineurs et des conditions météorologiques, le lancement du télescope Webb, prévu depuis de nombreux mois pour le 18 décembre 2021, a eu lieu le matin du 25 décembre. Malheureusement, en raison de la pandémie de COVID-19 et de la recrudescence des cas liés au variant Omicron, de nombreux membres de l’équipe internationale Webb n’ont pas pu se rendre comme prévu au site de lancement à Kourou, en Guyane française et au Centre des opérations de la mission (MOC) à Baltimore, au Maryland. Néanmoins, l’iREx et le Canada étaient bien représentés à Kourou : notre directeur, René Doyon, était présent pour assister à cet événement mémorable avec quelques-uns de ses collègues canadiens!

René Doyon (directeur de l’iREx et chercheur principal de l’instrument FGS/NIRISS sur le télescope Webb), Begoña Vila (ingénieur des systèmes d’instruments à la NASA) et Dave Aldridge (ingénieur de projet chez Honeywell Canada) étaient à Kourou, en Guyane française, pour représenter le Canada lors du lancement du télescope Webb. (Crédit: René Doyon)

Le 23 décembre, la fusée Ariane 5 et son précieux cargo ont été déplacés vers la plateforme de lancement. Le matin de Noël, à 9h20 exactement (heure locale de Kourou), soit 7h20 (heure de l’Est), des dizaines de milliers de personnes ont assisté, en ligne, au lancement. Les téléspectateurs ont pu suivre la trajectoire de la fusée, qui a été jugée nominale pendant toute la durée du lancement.

Environ 30 minutes après le décollage, l’étage supérieur de la fusée s’est finalement séparé de Webb. Les spectateurs ont eu la belle surprise d’apprendre qu’une caméra avait été placée sur cet étage supérieur. Ils ont donc pu voir le télescope une dernière fois, alors qu’il parcourait les premiers kilomètres de la trajectoire qui l’emmènerait vers sa destination finale. La caméra a filmé le déploiement du panneau solaire de l’observatoire au moment prévu, garantissant qu’il aurait suffisamment d’énergie pour les prochaines étapes de la mission. L’image de Webb scintillant comme un diamant sur le fond noir de l’espace et de la Terre est depuis devenue virale : un témoignage de l’enthousiasme du grand public pour la mission avant même que les opérations scientifiques ne commencent.

 

14 jours… de joie!

Même si le lancement s’est avéré un succès complet, les scientifiques et les ingénieurs du télescope Webb savaient que les étapes les plus compliquées de la mission étaient encore à venir. Beaucoup avaient évoqué les « 14 jours de terreur » qui allaient suivre le lancement, au cours desquels le télescope Webb devait se déployer complètement à partir de sa configuration repliée. Plus de 300 points de défaillance ont dû être surmontés pour que Webb se déploie complètement. Le déploiement du bouclier solaire de cinq couches, de la taille d’un court de tennis, impliquait à lui seul environ 130 mécanismes.

Les équipes d’ingénieurs célèbrent au Space Telescope Science Institute à Baltimore le déploiement de la deuxième aile du miroir primaire du télescope Webb. (Crédit: NASA/Bill Ingals)

Plutôt que de vivre ces étapes dans la peur, comme ils l’avaient imaginé, les membres de l’équipe Webb ont plutôt vécu cette période dans la joie et la célébration, car tout s’est déroulé sans anicroche. Le Centre des opérations de la mission a même été ouvert au public à plusieurs reprises s de diffusions virtuelles en direct pour permettre au monde entier de suivre les étapes importantes du déploiement. Webb a finalement été déployé dans sa configuration finale le 8 janvier 2022, soit 14 jours après son lancement.

 

Arrivée à L2 et prochaines étapes

Au cours des deux semaines qui ont suivi, le télescope Webb a poursuivi son voyage vers sa destination finale, autour du point de Lagrange L2, qui se trouve à 1,5 million de kilomètres de la Terre. Pendant ce temps, les 18 segments individuels qui constituent le miroir primaire du télescope, d’une largeur totale de 6,5 mètres, se sont déverrouillés de leur position de lancement, et ont pu être alignés individuellement. Une dernière correction de trajectoire a été effectuée le 24 janvier pour insérer Webb dans son orbite autour de L2. Le télescope Webb est enfin arrivé à son nouveau chez-soi!

Au cours de la dernière semaine de janvier, les instruments de Webb ont été allumés un par un. L’instrument canadien FGS/NIRISS a été mise en marche le 28 janvier. L’équipe a confirmé la capture des premiers photons par le télescope le 3 février.

Les prochains mois seront cruciaux pour la mission. Cette phase de mise en service comprendra l’alignement final du miroir, le refroidissement du télescope à sa température d’opération de -233 degrés Celsius, et le test de tous les instruments. Plusieurs membres de l’iREx se rendront au Centre des opérations de la mission à Baltimore au cours des prochains mois pour donner un coup de main. La publication des premières images de Webb, elle, est prévue pour l’été!

 

À propos du télescope spatial James Webb

Fruit d’une collaboration internationale entre la NASA, l’Agence spatiale européenne et l’Agence spatiale canadienne, le télescope spatial James Webb est le télescope spatial le plus complexe et le plus puissant jamais construit. Le Canada a contribué à deux éléments clés du Webb: le détecteur de guidage fin (FGS) et l’imageur et le spectrographe sans fente dans le proche infrarouge (NIRISS). En échange de cette contribution, les chercheurs canadiens auront accès à 5 % du temps d’observation disponible pour la communauté internationale.

 

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