2017

LHS 1140 b, un autre monde à étudier avec le télescope Webb

Vue d'artiste de la super-Terre LHS 1140 b (en avant-plan) et de son étoile, une naine rouge. (Crédit: ESO)
Vue d'artiste de la super-Terre LHS 1140 b (en avant-plan) et de son étoile, une naine rouge. (Crédit: ESO)

Une planète un peu plus grosse et un peu plus massive que la Terre vient d’être détectée dans la zone habitable de son étoile, qui se trouve à 41 années-lumière de nous.

Il a été possible de mesurer à la fois la masse et la taille de cette Super-Terre, appelée LHS 1140 b. Elle fait environ 7 fois la masse de la Terre et 1,4 fois son rayon. Ces deux mesures permettent de conclure qu’elle a une composition rocheuse, comme la Terre. L’étoile LHS 1140 est une naine rouge, plus petite et moins massive que le Soleil. Elle est aussi beaucoup moins lumineuse : 0,3% de la luminosité du Soleil. La planète se trouve très proche de l’étoile, et prend seulement 25 jours pour en faire le tour (comparé à la Terre, qui prend 365 jours – une année). Étant donné la faible luminosité de l’étoile et la petite distance qui sépare LHS 1140 b de cette dernière, la planète reçoit environ la moitié de l’énergie que la Terre reçoit du Soleil. Cela la place dans la région appelée « zone habitable », une zone tempérée autour d’une étoile où une planète similaire à la Terre aurait une température qui permettrait à l’eau, si elle est présente, d’être liquide à sa surface.

Une photo du réseau de petits télescopes MEarth-Sud qui a permis la découverte. (Crédit: MEarth)

C’est le réseau de télescopes MEarth-Sud, conçu spécifiquement pour détecter les petites planètes autour des étoiles naines rouges les plus proches de nous, qui a permis l’identification de la planète. Ce réseau de petits télescopes robotisés (40 cm de diamètre), situé au Chili, utilise la méthode des transits pour identifier des planètes. Nuit après nuit, les télescopes observent une grande quantité d’étoiles. Quand la luminosité de l’une d’entre elles  diminue, cela permet de reconnaître qu’une planète est passée devant celle-ci, cachant ainsi une partie de sa lumière. La taille de la planète peut donc être déterminée : plus elle est grosse, plus elle cache une grosse portion de l’étoile.

La présence de la planète a ensuite été confirmée par la méthode de vitesse radiale (ou vélocimétrie) avec l’instrument HARPS, situé sur le télescope de l’Observatoire Européen Austral (ESO) de 3,6 m, au Chili. Cela a aussi permis de déterminer la masse de la planète.

Les naines rouges comme LHS 1140 sont très actives au début de leur vie. Elles émettent beaucoup de rayons UV.  Ce fort rayonnement a possiblement entraîné un effet de serre en cavale sur la planète, qui a donc peut-être perdu une partie de son atmosphère. Il est cependant aussi possible que la planète, plus massive que la Terre, ait conservé un océan de magma en fusion plus longtemps et que les gaz volatils comme l’eau aient été protégés dans son manteau pendant la période la plus active de l’étoile. Des observations supplémentaires permettront de déterminer laquelle des options est la plus probable, ainsi que d’établir si l’étoile possède d’autres planètes rocheuses.

Comme dans le cas des 7 planètes de TRAPPIST-1, dont la détection a été annoncée en février dernier, ce qui rend la découverte de cette exoplanète excitante est la relative proximité du système. Cela rend possible l’étude de l’atmosphère de la planète avec de futurs instruments, notamment avec l’instrument NIRISS de l’Agence spatiale canadienne, qui sera à bord du télescope spatial James Webb. René Doyon, professeur à l’Université de Montréal, directeur de l’iREx et scientifique responsable de cet instrument, confirme que LHS 1140 b fait partie de la très courte de liste d’exoplanètes qui seront étudiées en premier avec NIRISS, dès que le Télescope Webb sera en fonction.

Lien vers l’article scientifique dans la revue Nature

 

Contact

René Doyon
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Source

Marie-Eve Naud
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Olivier Hernandez
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