Marie-Eve Naud

Coordonnatrice scientifique au rayonnement et à l'éducation, Université de Montréal

Marie-Eve est fascinée par la nature et les humains. Originaire de Donnacona, dans la région de Portneuf, elle a passé son enfance à lire, faire des herbiers, concocter des potions avec des fleurs et des plantes et collectionner les trésors qu’elle trouvait en se promenant sur la grève, le long du fleuve. Très jeune, elle se passionne pour les grandes questions scientifiques et philosophiques. Cela la pousse à faire des études supérieures en astrophysique. Sa grande question préférée : « Sommes-nous seuls dans l’Univers? ».

Aujourd’hui coordonnatrice scientifique à l’éducation et au rayonnement de l’Institut Trottier de recherche sur les exoplanètes, Marie-Eve conçoit et contribue à nombre d’initiatives qui permettent à toute l’équipe de l’iREx d’entrer en relation avec des gens de tous âges pour parler de l’Univers dans lequel on vit. Marie-Eve est particulièrement fière des initiatives auxquelles elle a contribué pour les enfants et les adolescents, comme La petite école de l’espace pour les 3 à 8 ans et leur famille ou le projet Des exoplanètes à l’école, pour les jeunes du primaire et du secondaires et les membres du personnel scolaire qui travaillent avec eux.

Ça lui tient à coeur que tout le monde puisse s’émerveiller devant l’immensité de l’espace, et comprenne mieux l’unicité de notre Système solaire, de la planète Terre et son écosystème, en les comparant aux autres systèmes planétaires et aux autres planètes. En tant qu’astronome, elle voit la Terre comme une petite planète rocheuse perdue dans l’immensité de l’espace, infiniment riche de la diversité d’environnements et d’êtres vivants qu’elle abrite. Elle espère que partager ce point de vue peut aider petits et grands à réaliser la richesse et l’importance de notre planète pour l’humanité, et à en préserver l’intégrité.

Pendant ses études doctorales, complétée en 2016 sous la supervision de René Doyon et Étienne Artigau, Marie-Eve tentait de détecter des planètes géantes gazeuses autour des plus petites étoiles (types spectraux K et M) avec la méthode d’imagerie directe. Elle a mené au télescope Gemini Sud deux programmes d’observation ayant pour cibles des étoiles récemment été identifiées par l’équipe de l’iREx comme étant jeunes (membres probables d’associations jeunes).

Ce programme a mené à la découverte de GU Piscium b, une exoplanète particulièrement étrange qui fait plusieurs fois la masse de Jupiter (une « Super-Jupiter »!) et qui se trouve environ 2000 fois plus loin de son étoile que la Terre se trouve du Soleil. Ces résultats ont aussi permis de déterminer la fréquence de tels compagnons de masse planétaire à grande distance autour des étoiles de faible masse. La découverte de ces objets, bien que peu nombreux, se révèle très intéressante, car leur étude permet de mieux comprendre à la fois les exoplanètes de masse similaire, souvent plus difficiles à étudier, car beaucoup plus près de leur étoile, et les naines brunes du champ, qui sont de même température mais beaucoup plus vieilles. Sa thèse, Recherche et caractérisation d’exoplanètes à grande séparation autour d’étoiles jeunes de faible masse, peut être consultée sur le web.

À la maîtrise, entre 2008 et 2010, elle a travaillé sous la direction de François Wesemael et de Robert Lamontagne, un astrophysicien expert de la communication scientifique, dans le domaine de l’astrobiologie, la science qui étudie les possibilités de vie ailleurs dans l’Univers. En gros, elle tentait de répondre à la question suivante : « Si une civilisation extraterrestre observait la Terre, pourrait-elle savoir qu’elle est habitée? » Pour ce faire, elle a étudié le spectre de la Terre en observant la lumière cendrée de la Lune à l’Observatoire du Mont-Mégantic. Le spectre de réflexion non résolu ainsi obtenu est similaire à ce qu’on s’attend d’obtenir éventuellement pour les exoplanètes terrestres. Elle a déterminé que ce serait possible d’y déceler des indices de vie… mais très difficile! Son mémoire, Variation des biomarqueurs dans le spectre visible non résolu de la Terre, est disponible en ligne.

Marie-Eve Naud
Coordonnatrice scientifique au rayonnement et à l'éducation, Université de Montréal